Procès contre des activistes berlinois, accusés d'appartenir au « Militante Gruppe » et journée de solidarité 13 DECEMBRE
Chronologie
Axel, Oliver et Florian sont accusés d'avoir essayé d'incendier des véhicules de l'armée allemande. Ils avaient étés arrêtés le 31 juillet 2007 et étaient détenus en préventive pendant près de quatre mois. Le mêmejour, Andrej avait aussi été arrêté. Par ailleurs, des appartements et bureaux de trois autres personnes fouillés par la police fédérale. Ces sept personnes étaient inculpés en tant que membres d'une organisation terroriste selon le paragraphe 129 A de la loi allemande, le « Militante Gruppe (MG) ».
Cette organisation relève de la scène autonome berlinoise au sein de laquelle elle a participé en produisant des textes théoriques et d'autres contributions à un débat sur les formes d'actions (« Militanzdebatte »).
Ce « groupe militant » (le vocable « militant » a un sens plus fort en allemand qu'en français, une « action militante » a une dimension illégale et violente) a revendiqué une vingtaine d'incendie d'immeuble ou de véhicules. Ont ainsi été visées:
- des entreprises capitalistes comme Daimler-Chrysler à Berlin (juin 2001) et en Brandebourg (avril 2002), ALBA à Berlin (octobre 2003), Deutsche Telekom à Berlin (mai 2004), Lidl à Berlin (janvier 2005), FIAT à Berlin (en solidarité avec les prisonniers des Brigades Rouges PCC), etc.
- des organismes du contrôle social comme des Offices sociaux de Berlin (février 2002, mars et septembre 2004), l'Office du Travail de Berlin-Nord (mars 2004), un Office des étrangers (AzylbLG) à Berlin (septembre 2004), le Ministère du Travail et des affaires sociales (avril 2005), l'Agence pour l'emploi de Berlin-Potsdam (avril 2005), etc.
- d'autres institutions de l'Etat comme l'Office des finances de Berlin (décembre 2002), l'Institut Allemand pour la Recherche Economique, le DIW (incendié une fois en décembre 2003 et une seconde fois en novembre 2005), le parlement du Land de Brandebourg (avril 2005), etc.
- des organismes patronaux comme l'Association des investisseur turcs (mars 2006) et la Chambre de commerce italienne (mars 2007, en solidarité avec les prisonniers du Parti Communiste Politico-militaire), etc.
- la justice, la police et l'armée comme le Haute Cour et le parquet du Land de Saxe-Anhalt à Naumburg/S. (septembre 2003) ainsi que plusieurs véhicules de la police et de l'armée (en 2003, 2005 et 2006), etc.
Le 22 août 2007, Andrej fut relâché en premier. À la fin du mois de novembre 2007, Florian, Axel et Oliver furent aussi libérés sous caution.
En liaison avec cette libération, la cour suprême avait décidé que le MG n'était pas une organisation terroriste selon le paragraphe 129A. Des actes terroristes ne seraient que ceux qui « par la façon d'être commis où par ces effets nuiraient de façon considérable un état où une organisation internationale. »
Ainsi, en juillet 2008 Axel, Oliver et Florian furent accusés selon le paragraphe 129, d'avoir participé à une « organisation criminelle".
Appel pour une journée d'action en solidarité avec les inculpés du procès contre le MG (militante gruppe)
Nous appelons à une journée d'actions décentralisées pour le 13 décembre 2008, en solidarité avec les trois inculpés devant le tribunal de Berlin Axel, Florian et Oliver, dans l'ambiance d'une répression étatique croissante contre les opposants radicaux de gauche.
Nous vous appelons à y participer dans le cadre de vos possibilités. Organisez des manifestations ou des conférences, accrochez des banderoles sur des ponts, faites du théâtre de rue ou des fresques sur des murs... ou d'autres choses.
Solidarité avec Axel, Florian et Oliver
Le 25 septembre 2008, un procès contre trois activistes de la gauche radicale a débuté devant le tribunal régional supérieur de Berlin. Ils sont accusés d'avoir tenté d'incendier trois véhicules de l'armée sur un terrain à Brandenbourg, appartenant à la société MAN, confectionneur d'armes. Ils sont aussi soupçonnés de faire partie du groupe clandestin « groupe miliant » (MG). Ce groupe a revendiqué depuis 2001 plus que 20 attaques incendiaires contre des structures du capital et de l'état et a participé largement avec des écrits théoriques et d'autres contributions au débat autour de la question des moyens politiques illégaux et potentiellement violents (Militanzdebatte). Dans le procès actuel, les trois berlinois sont accusés d'incendie volontaire aggravé et d'appartenance à une association criminelle selon le paragraphe 129.
Pour cette journée d'action le 13 décembre qui aura lieu dans des nombreuses villes, nous voulons exprimer notre solidarité avec les inculpés et notre colère contre la répression étatique.
Pour l'abolition du paragraphe 129
Les paragraphes 129 et 129 A et 129B permettent d'ouvrir des procédures juridiques et policières pour motifs d'appartenance, de publicité et de soutien à une association criminelle ou terroriste et sont régulièrement appliqués contre la gauche radicale. Ces paragraphes sont des lois d'exception permettant l'inculpation sur la seule base d'appartenance attestée à un groupe qui est considéré en soi comme criminel. Il n'est pas nécessaire de prouver la participation de la personne à un acte criminel précis.
Ce paragraphe anti-terroriste permet des peines de prison jusqu'à dix ans. Il peut néanmoins être considéré comme outil de collecte d'information et d'intimidation dans la main de la police et de la justice. Il permet aux organes étatiques de mettre en place des dispositifs de surveillance massifs comme le quadrillage informatique systématique, l'enregistrement de la communication téléphonique et informatique, l'utilisation des émetteurs pour localiser personnes et voitures, l'installation des caméras devant les appartements des personnes concernées et bien plus pendant des années. Cette surveillance accrue a, et a eu lieu, contre des activistes de gauche, dans le cadre de plusieurs enquêtes actuelles ou closes. Elle a visé par exemple des opposant.e.s au sommet des G8 ou aussi des antifascistes de Bad Oldesloe - des enquêtes qui ont dû être closes sans résultats mais qui ont permis une collection massive d'information concernant les structures de la gauche.
Un procès contre cinq personnes de Turquie a lieu actuellement à Stuttgart-Stammheim qui sont accusées d'apartenir à la DHKP-C (parti/front révolutionnaire pour la libération du peuple). C'est le premier grand procès contre une organisation de gauche qui s'appuie sur le paragraphe 129B, créé en 2001, permettant d'inculper des personnes sur le territoire allemand pour l'appartenance à une « organisation terroriste étrangère ». Ce ne sera certainement pas le dernier procès contre la gauche issue de la migration. Le PKK (partie des travailleurs kurdes) est considéré depuis 15 ans maintenant comme «organisation criminelle », la chaîne kurde de télévision Roj-TV et le journal quotidien Özgür Politika sont interdits en Allemagne.
Contre l'état et le capital
En tant que personnes de la gauche radicale, nous sommes en opposition contre l'ordre capitaliste de la société. Il est évident que l'état essaie d'empêcher et d'abattre si possible ces résistances avec son outillage de répression comme la police et la justice. Il détient le monopole sur l'utilisation de la violence pour protéger l'ordre régnant. Il ne vise pas seulement à rendre impossible le travail politique par des perquisitions d'ordinateurs et de matériel ou l'intimidation par la surveillance et des inculpations menant à des procès. Mais il tente aussi de discréditer des pratiques politiques radicales de gauche par la criminalisation. Faire passer des façons d'agir et de s'organiser pour du terrorisme a pour but d'empêcher des solidarités possibles et de créer de l'isolement et la division.
Dans un contexte de contradictions sociales croissantes, il n'est pas étonnant de constater parallèlement une augmentation de surveillance et de répression. Dans les dernières années, des lois ont été changées, augmentées ou créées dans le sens d'un état de surveillance. Par ailleurs, les projets des lois à venir préparent la minimisation des droits démocratiques. La création de fichiers pour le stockage de données personnelles, la mise en question du droit de réunion sur la voie
publique et des techniques digitalisées d'interception des données toujours plus efficaces, illustrent quelques aspects de cette dynamique. Les projets de lois pour l'autorisation et la légitimation de l'utilisation de l'armée à l'intérieur du pays sont sur le point d'être votés.
Pour la solidarité et la révolution
Une société sans oppression, une société qui produit pour les besoins de ces membres et pas pour le profit est le but de notre combat politique. Mais les possédants ne cèderont pas d'une manière volontaire leurs richesses et leur pouvoir mais ils les défendront par tous les moyens.
C'est pour cela que nous devons nous attendre à ce que nos structures soient toujours être la cible de la répression étatique. Il est ainsi nécessaire de nous protéger contre la surveillance et d'être solidaire face à la répression mais aussi de ne pas perdre de vue notre combat politique plus global pour une société solidaire et sans classes. Néanmoins, la solidarité avec les prisonnières et prisonniers politiques et toutes les personnes visées par la répression a une place important dans cette lutte. Seulement ensemble et sur un niveau international, nous pourrons faire face à la répression.
Solidarité avec Axel, Florian und Oliver !
Contre les paragraphes 129, 129A et 129B !
Liberté pour les prisonnières et prisonniers politiques !
Si vous voulez soutenir cet appel et la journée d'action, vous pouvez écrire à: solidaritaet_aufbauen@web.de ou einstellung@so36.net
Le collectif pour l'abandon du procès 129A [Eistellungsbündnis], Gauche Antifasciste Berlin [ALB], Action Révolutionnaire Antifasciste Berlin [ARAB], Perspective Révolutionnaire Berlin [RPB]
Autres soutiens (2.12.08) : Secours Rouge, Secours Rouge International, Groupe Autonome Révolutionnaire Spandau [ARG], Jeunesse Antifasciste Hattingen Sprockhövel, Construction Révolutionnaire Suisse [Revolutionärer Aufbau Schweitz], Antifa Rouge Duisburg, Confédération des travailleurs de Turquie en Europe [ATIK], Plateforme des organisations démocratiques de masses en Europe [DEKÖP-A],
Réseau pour la liberté des prisonnières et prisonniers politiques [Netzwerk Freiheit für alle politischen Gefangenen], Collectif contre l'oppression Hambourg [Hamburger Bündnis gegen Unterdrückung]