Wolfgang Schäuble, le ministre de l’Intérieur allemand champion du tout-sécuritaire

Wolfgang Schäuble est heureux. Le coup de filet antiterroriste de mercredi en Allemagne arrive à point nommé. Ce dernier pourrait en effet accélérer la mise en place des mesures qu’il réclame.

Depuis plusieurs semaines, Wolfgang Schäuble tente d’imposer une loi qui permettrait une surveillance électronique accrue des personnes. Pour la réalisation de ses plans, le ministre de l’Intérieur dispose d’une arme : les « Bundestrojaner » (chevaux de Troie), des programmes espions pouvant récupérer les informations sur les ordinateurs.

E-mails, agenda personnel, dossiers privés, tous les documents présents sur l’ordinateur pourraient être fouillés à l’insu de son propriétaire.

Cette volonté de surveillance tous azimuts s’inscrit dans le cadre de la fameuse lutte antiterroriste, avec ses dispositions surréalistes, celles dont a fait les frais le sociologue Andrej Holm en juillet dernier. Un des crimes de cet universitaire avait été d’utiliser, dans ses travaux, des « formulations et mots-clefs » tels que « inégalité » ou encore « gentrification » (embourgeoisement, en parlant d’un quartier), termes exclusivement utilisés, comme chacun le sait, par les lecteurs du Petit Terroriste illustré.

Schäuble défraie régulièrement la chronique outre-Rhin. Ce membre du parti chrétien démocrate (CDU) a ainsi réclamé une légalisation des exécutions ciblées de terroristes. Prenant le meilleur exemple qui soit, l’américain, il soutient le « contre-terrorisme » préventif.

Sous le feu des critiques, Wolfgang Schäuble semble être soutenu par Angela Merkel. Il apparaît toutefois peu probable que ses mesures les plus extrêmes soient totalement appliquées dans l’immédiat. Mais l’immédiat, par définition, est ponctuel, voire factuel. Et hier, grâce à une surveillance de longue haleine…, trois terroristes ont été interpellés.